[FB] Peek a Boo || Hunter

2 juin ; 20h45

Je suis pile à l'heure annoncée, lorsque je sonne à l'appartement d'Hunter, sans même être certaine qu'il soit chez lui ce soir. D'ordinaire, j'ai toujours au moins une heure de retard, et surtout il est bien rare que je prévienne de mon arrivée. Mais ce soir, je suis surexcitée, et terriblement impatiente de l'embarquer avec moi. Ce serait tout de même cruel, qu'il ne soit pas chez lui, et que je sois forcée de sympathiser avec de parfaits inconnus simplement pour ne pas avoir à passer la soirée toute seule, d'autant que pour une fois, j'ai fait les choses correctement. C'est-à-dire que j'ai réservé nos billets, après cela dit avoir longuement hésité à faire la visite par mes propres moyens... Mais j'ai finalement décidé que ce pourrait être amusant de passer, au moins pour commencer, par le parcours "officiel".

Je me suis même habillée pour l'occasion, dans le thème de la soirée. C'est-à-dire qu'au lieu de mes habituels vêtements colorés, j'ai enfilé une petite robe noire, des mitaines en résille, des Dr Martens à plateforme (bon elles sont violettes à paillettes et non pas noires, mais je n'ai pas eu le temps d'aller en acheter d'autres) ! Bref, j'ai l'uniforme de la parfaite petite gothique, j'ai presque la sensation de retomber en adolescence. J'ai même noué mes cheveux en deux nattes à la Wednesday Adams, c'est dire à quel point j'ai soigné les détails. Sur mon dos, l'éternel sac à dos que je trimballe partout et qui, ce soir, contient une gourde remplie d'alcool, des joints déjà roulés, et un énième appareil photo jetable. Je suis pa-rée.

Le flic délaissa la bouteille de scotch qu’il comptait entamer ce soir-là, se contenta d’une deuxième bière avant de se mettre en marche pour prendre une douche, animé seulement par l’envie de sortir qu’avait provoqué Lou chez lui. Lou était du genre à programmer des choses sans réel consentement et c’est ce que Fawkes adorait chez la blonde. Elle ne réfléchissait pas et fonçait toujours tête baissée sans jamais se préoccuper des conséquences ou de la manière dont les autres allaient le percevoir. Elle lui rappelait lui lorsqu’il avait quinze ans de moins et elle représentait une véritable bouffée d’air frais quand la vie monotone du trentenaire lui pesait un peu trop sur les épaules.

Comme il ne s’attendait à rien de la soirée qu’elle lui avait concocté, il passa une chemise à manches courtes avec un short, manière de ne pas étouffer sous la chaleur de ce mois de juin et finit par un coup de gel dans ses cheveux encore trop longs.
Il ne prenait pas le temps d’aller chez le coiffeur, ni même de tailler sa barbe qu’il n’arrivait jamais à faire correctement tout seul d’ailleurs. Ca lui donnait souvent un air de bad boy pas réellement voulu.

Il ne lui fallut pas moins de trente secondes pour ouvrir à la jeune femme qui était étonnamment pile à l’heure et le visage masculin s’illumina automatiquement. C’était l’effet que Lou faisait au flic, constamment.
Malgré le ravissement qui s’était accroché à sa trogne, Hunter n’était pas moins de surpris de voir Davis toute vêtue de noir, couleur qu’il ne lui ressemblait pas.

« Salut beauté ! Fit-il, s’approchant de son amie avant de l’enserrer dans ses bras et de l’embrasser sur le haut d’une de ses pommettes. J’peux te faire une remarque ? Je trouve que le noir, ça te va pas du tout, le style Mercredi Addams, je suis pas fan. » Il la laissa pénétrer dans son appartement, referma la porte derrière elle et ajouta: « Fais pas attention j’ai pas eu le temps de ranger. » Habituellement nickel, l’appartement de Fawkes était cette-fois ci, clairement dérangé et traînaient un peu partout des affaires qu’il n’avait pas pris le temps de remettre à leur place. « Tu sais que j’ai justement pensé à toi aujourd’hui, j’sais pas, j’ai senti que t’allais m’appeler ou venir me voir… Je dois me changer ? » Finit-il par demander, clairement habillé bien plus gaiement que Lou.

La porte s'ouvre sur le blond, et mon bras s'enroule naturellement autour de son cou lorsqu'il se penche vers moi. Nos gestes s'accordent avec naturel, je plisse le museau au contact de ses lèvres sur ma joue, et je le gratifie d'un : « Salut mon poulet ! » enthousiaste. Sa remarque ne me surprend pas le moins du monde, j'ai moi-même été surprise par mon propre reflet dans le miroir pour être tout à fait honnête, mais je ne me laisse pas déstabiliser pour autant. « Non, tu ne peux pas me faire de remarque, et tout me va merveilleusement bien. Je porte la Addams Touch comme personne. » Qu'importe que ce soit un mensonge, la seule chose qui compte, c'est d'y croire et de l'énoncer avec suffisamment d'aplomb !

Je fronce les sourcils lorsqu'il referme la porte derrière moi, et secoue vivement la tête. « Te changer ? Non mais je crois que tu n'as pas bien compris, on n'a pas le temps Hunt', on se tire tout de suite ! Allez, enfile tes chaussures, plus vite que ça, hop, hop ! » Malgré tout, le temps qu'il le fasse, je m'avance un peu à l'intérieur, fronce les sourcils devant le cadavre de bouteille de bière. « En plus tu as commencé à boire sans moi ! Tu devrais avoir honte. »

Le surnom que lui donnait Lou avait toujours fait sourire Fawkes qui s’était empressé de chercher un surnom tout aussi débile pour la jeune femme. Heureusement pour elle, Hunter n’était pas très original pour ce genre de chose et s’il lui donnait tout un tas de petits patronymes personnalisés, les siens n’étaient pas aussi ridicules que “Mon poulet”. « T’as raison ma belle, tout te va affreusement bien, je dois bien l’avouer ! Mais je préfère te voir dans des tenues colorées. » Avoua-t-il, intimement persuadé qu’elle rayonnait tellement plus quand ses tenues reflétaient sa personnalité.

« Attends, on est en retard c’est ça ? Il me semblait bien que c’était trop beau pour que tu sois vraiment à l’heure. » Il se mouva jusqu’au placard où il rangeait ses chaussures et sélectionna une paire de baskets dans lesquelles il se sentait bien. « J’ai commencé avant que tu m’envoies un message ! Sinon, tu sais très bien que je t’aurais attendu… » Il leva les sourcils au ciel, dissimulant son mensonge sous un grand sourire avant qu’il n’enfile ses souliers. « J’ai le droit de savoir où on va ou c’est une de tes surprises foireuses ? Il désigna le frigo avec son pouce puis ajouta: Tu veux une bière pour la route ? »

J'accueille le compliment du blond, dont j'ai à peine forcé la main, d'un immense sourire. Moui, je sais, moi aussi je préfère les couleurs, mais tu verras que je suis parfaitement dans le thème ! Et puis, comme prise d'une fulgurance, je désigne soudain mes chaussures violettes pailletées avec un sourire plus large encore. Et puis regarde, là, j'ai de la couleur ! Finalement, c'est peut-être une chance que je ne sois pas parvenue à mettre la main sur des Doc noires avant ce soir, j'ai la sensation que cette petite touche d'originalité me correspond un peu mieux.

Qu'est-ce que tu es mauvaise langue ! On n'est pas en retard, on sera même piles à l'heure si tu te dépêches un peu ! J'ai un mal fou à respecter les horaires mais je suis capable de faire un effort pour certaines activités bien spécifiques dont l'échéance ne peut être repoussée. Du genre un film au cinéma, ou une réservation pour un saut en parachute. Ce soir, j'ai réservé deux places et je sais qu'on ne nous attendra pas si on arrive en retard alors oui, j'ai fait un effort. Je roule des yeux, faussement vexée. Si mes surprises étaient si foireuses que ça, tu ne m'ouvrirais plus la porte de chez toi, poulet, et tu m'ouvre à chaque fois. J'accompagne mes propos d'un petit papillonnement de cils, et je me dirige vers la cuisine. Je vais me servir et non, tu ne sauras pas où on va. Je connais Hunter depuis bien trop longtemps pour faire des manières et j'évolue chez lui comme si j'étais chez moi, récupérant une bière fraîche dans le frigo.

Hunter haussa un sourcil en se demandant où ils allaient atterrir ce soir et il pencha pour un concert de black métal ou quelque chose du genre. Il appréciait le rock mais moins le métal et si ses intuitions se révéleraient vraies, les puristes allaient certainement lui casser la gueule pour avoir osé une chemise colorée à motifs pour entrer dans leur univers. Fawkes descendit le regard sur les souliers pailletés de la blonde et eut un sourire attendri. « J’avais pas fait gaffe ! Ça va, je trouve que ça relève un peu ta tenue de gothique. Mais t’es sûre que je moi je suis dans le thème ? » S’inquiéta à nouveau le flic, sourcils froncés en observant quelque peu sa tenue.

« C’est bon, regarde, je fais mes lacets et je suis prêt ! » Il s’était baissé quelques secondes pour faire ses nœuds et glisser le reste des lacets sur le côté de ses chaussures. « J’aime bien tes surprises foireuses, ça me fait de l’animation à chaque fois… Eh ! Moi aussi je veux une bière. » Contesta Hunter qui avait observé son amie se servir dans son propre frigo, attrapant une seule canette. « J’ai passé une journée de merde, j’ai bien le droit d’en prendre une moi aussi ! »

Bien-sûr que non t'es pas dans le thème, mais ça c'est tant pis pour toi mon gars, fallait sentir la vibe de la soirée et t'es passé à côté ! Mais t'inquiète, tu te feras pas recaler pour autant et de toute façon, t'as pas le temps de te changer ! En fait, le contraste entre ma tenue et la sienne me fait même sourire, je suis sûre que ce sera du plus bel effet. D'autant que, très sincèrement, je doute que les touristes aient fait le même effort vestimentaire que moi !

Je roule des yeux tandis qu'il revient sur ses pas pour aller chercher une bière. Ma seule présence devrait suffire à égayer ta journée, espèce d'ingrat ! Ah, au fait, prends tes clés de voiture, j'ai la flemme de conduire. Je n'affectionne pas la conduite et je préfère de loin être passagère si on me laisse le choix. Encore qu'en l'occurrence, c'est moi qui l'impose à ce pauvre Hunter. J'ai gardé la porsche dans sa rue, j'ai en plus eu du mal à trouver une place et je n'ai pas l'intention de bouger à nouveau ma voiture. Je décapsule nos bières par précaution avant de le tirer avec moi jusqu'à la porte d'entrée.

« Tu comptes pas me dire où on va, du coup ? » Demanda Fawkes qui contempla le porte-manteau à l’entrée en se demandant s’il avait besoin d’un gilet ou non puis décida que non. L’alcool suffira à le réchauffer, si jamais. « Oh mais Lou chérie, tu égayes déjà ma journée, je t’assure. Je te dis pas merci pour pas te faire mousser, mais j’en pense pas moins. » C’était une chance pour le flic d’avoir quelqu’un comme elle dans sa vie, quelqu’un sur qui il pouvait compter et à qui il pouvait se confier sans jamais avoir peur d’être jugé.

Il récupéra la bière et ses clefs, se dirigea en même temps que la blonde vers la porte d’entrée et se glissa à l’extérieur après avoir trinqué brièvement. « T’en profite parce que si on se fait arrêter par les flics, on n’aura aucun problème. Tu m’utilises en fait, j’ai compris. » Soupira Hunter avant d’appuyer sur le bouton de l’ascenseur. « Tu sais ce qui est pire qu’un bébé dans une poubelle, Lou ? » Fawkes prit une grande gorgée dans sa canette et pénétra dans la cabine dès que les portes métalliques s’ouvraient sur eux.

Un sourire angélique se dessine sur mes lèvres, et je secoue la tête en papillonnant des cils. « Je ne te dis jamais où on va, c'est le deal. » A chaque fois, Hunter essaie de me tirer les vers du nez, et à chaque fois je tiens bon. Parce que je suis intimement convaincue que les surprises sont la meilleure chose qui soit en ce monde, et si je pouvais choisir, je voudrais qu'on m'en fasse tous les jours ! A défaut, j'essaie d'en faire aux autres. Je souffle un baiser dans sa direction. « Je sais, tu te morfonds quand je suis pas là, tu vois j'ai dû le sentir, je suis venue tout de suite ! » La plupart de mes amis se plaignent de mes trop longues absences, de mon instabilité, du fait que je ne réponde pas à leurs coups de fils... Mais ceux qui me connaissent vraiment, comme Hunter, savent bien que c'est dans ma nature et ne me demandent pas autre chose.

« Bien-sûr que je t'utilise, pourquoi tu crois que je serais amie avec un flic autrement ? Tu me sers juste à éviter les PV ! » C'est une plaisanterie, bien entendu, parce que s'il m'arrive très fréquemment de prendre des amendes... Je suis assez grande pour les payer moi-même ! Je fronce les sourcils en sortant de l'ascenseur, en secouant la tête. « Un bébé dans une poubelle ? Mais de quoi est-ce que tu causes ? »

« Tu sais, je me dis souvent qu’on aurait tous besoin de quelqu’un comme toi dans la vie… Puis après je me rappelle que des fois tu réponds pas pendant des semaines, que je m’inquiète souvent pour rien et que t’es drôlement chiante quand même… Mon cœur balance entre “j’ai besoin de toi dans ma vie” et “j’ai envie de t’étrangler”. » Il souleva les épaules et sourit à l’attention de la blonde. Elle savait très bien à quel point il l’adorait et que peu importe l’heure à laquelle elle se pointait chez lui, ça ne changeait rien du tout au sentiment qu’il éprouvait.

« Putain je le savais ! Lou t’es chiée quand même. T’sais quoi, la prochaine fois c’est moi qui te mets une amende ! Ca te fera les pieds. » Fit-il en plaisantant avant de sortir de l’ascenseur pour se diriger ensuite vers la porte vitrée de l’entrée de l’immeuble. « C’est une blague Lou, t’es censé me répondre: “Je sais pas” ou “Deux bébés dans une poubelle”... Tu veux que je te dise ? … Bon je te le dis: Un bébé dans deux poubelles. » Il ricana à sa propre blague alors qu’il était déjà arrivé aux flics de découvrir des cadavres d’enfant dans des containers, ça le perturbait bien sûr, comme tout être humain, mais il avait assez de recul pour pouvoir toujours se remettre de ces découvertes morbides. « Je trouvais que ça allait bien dans ton thème gothique lolita. » Une fois à l’extérieur, Fawkes prit la direction du parking d’en face où était garée sa voiture. « Me dit pas que t’es choquée ? »

Les sourcils froncés, je secoue la tête, prête à démonter ses arguments un à un. « Alors, non, c'est n'importe quoi. Parfois je ne réponds pas pendant un moment, c'est vrai, c'est la seule chose que je t'accorde... Par contre le fait que tu t'inquiètes, ça, c'est dans ta tête, je suis invincible, tu devrais savoir depuis le temps que les vieilles carnes comme moi, on vous enterrera tous ! » Je lève un index, pour l'empêcher de me couper la parole. « Mais je ne suis pas chiante. Je suis un amour. Proprement adorable, d'ailleurs je ne sais pas comment tu fais pour te tenir tranquille alors que je suis juste là, si proche... Je suis certaine qu'au fond, tu hyperventiles un peu. »

J'ai un peu honte de l'admettre, mais non, je n'avais pas compris que c'était une plaisanterie, et j'écarquille soudain les yeux, horrifiée. « Oh non mais c'est dégueulasse ! » Un rire m'échappe malgré tout, on ne se refait pas et j'apprécie l'humour noir, mais tout de même ! Je secoue la tête, le regard toujours rieur. « Putain heureusement qu'en prime tu t'es pas habillé en gothique toi aussi, ce serait trop glauque. » Comme je connais bien sa voiture, je m'installe côté passager dès qu'il la déverrouille, et je me penche déjà pour mettre l'adresse dans le gps, comme à la maison. « Bon et roule pas comme une mamie, on est à la bourre. »

Hunter secoua la tête de gauche à droite en ricanant quelque peu. Lou était un sacré phénomène et il avait appris, les dix dernières années, qu’elle était à la fois très proche de ce qu’elle montrait et à la fois très loin. « Tu peux pas dire à un ami proche de ne pas s’inquiéter, c’est normal et d’ailleurs c’est parce qu’on est amis que je m’inquiète sinon… Je m’en battrait pas les couilles mais peut-être un peu quand même ! » Il lâcha un rire franc en quittant l’immeuble pour ensuite aller à sa voiture. « J’arrive à me contrôler quand t’es à côté de moi, c’est des années d’entraînement. Ça doit faire 3 ou 4 ans seulement que j’arrive à ne plus être impressionné par toi ! »

« Oh arrête, t’aimes bien l’humour noir, et celle-là était drôle quand même ! Puis si je te fais pas mes blagues d’humour noir à toi, je les fais à qui ?! » Ils s’installèrent dans l’habitacle de la voiture pendant que la blonde clamait ses doléances d’une voix portante. « Qu’est-ce que tu peux être chiante ! » Il alluma le contact et fit vibrer le moteur sous le plancher. « Je roule jamais comme une mamie j’te signale. Je suis pilote, moi. Et d’ailleurs râle pas trop parce que t’es bien contente d’avoir quelqu’un pour te conduire là où tu veux ! En plus, je sais toujours pas où on va ! »

J'écarquille les yeux en feignant d'être choquée par ses propos. Quoi ? Comment ?! Toi, le défenseur de l'Ordre et de la Loi, tu t'en battrais les couilles si on n'était pas amis !? Non, non, j'en crois pas un mot, t'es censé tout faire pour défendre la veuve et l'orphelin, tout ça... Je secoue la tête dans un petit rire. Pff, ça non plus j'en crois pas un mot, tu le caches mieux c'est tout. Mais je t'ai bien vu rougir quand j'ai passé la porte ! Ce ne sont bien-sûr que des plaisanteries, Hunter est l'une des personnes qui me connaît le mieux au monde et je veux bien croire que mon tempérament de feu, parfois instable, ne l'impressionne plus du tout aujourd'hui. C'est d'ailleurs tant mieux.

Mais t'as pas besoin de savoir où on va. Suiiiis le GPS ! Et je me penche vers lui pour venir, littéralement, lui souffler dans l'oreille. Arrête de râler Hunty chéri. Je me repositionne, m'adosse confortablement contre le dossier de mon siège dans un soupir. Je t'assure qu'on va passer une très bonne soirée. J'attends qu'il démarre et, pour me faire pardonner, je lui tends sa bière.

Lou était l’une des rares personnes qui connaissait Fawkes en long, en large et en travers. C’était aussi l’une des seules personnes à réussir à lui faire fermer son clapet et à se montrer plus sûre que lui-même. Il soupira en capitulant, leva les yeux au ciel avant de passer la porte avec elle. « J’ai beaucoup moins de pitié que ce que tu ne penses ma belle Lou, ça a changé depuis mon jeune âge où je rêvais d’être flic pour protéger tout l’monde ! … Et tu sais, la seule raison pour laquelle je pourrais rougir devant toi c’est parce que t’es rayonnante et que t’agis comme le soleil: Tu donnes chaud ! » Il secoua la tête et se reprit immédiatement: « Nan enfin, c’est parce que tu m’embarques toujours dans des trucs… Pas parce que je suis attiré par toi ou quoi, ou un truc du genre. Putain, tu vois ce que tu me fais pas dire ? » Il prit une grande inspiration et souffla longuement. « T’es belle, t’es attirante et tu le sais, mais nous on est juste amis. » Il se gratta l’arrière du crâne et se dirigea silencieusement vers sa voiture. « Oubli, oubli juste ce que j’ai dit. » Il pénétra dans le véhicule et râla davantage. « Ok, je te suis. Mais ça m’énerve de pas savoir où on va, vraiment. » Il démarra et suivit les instructions de la passagère à sa droite en récupérant sa canette à laquelle il but immédiatement de grosses gorgées. « Merci. Quoi de neuf, sinon ? »

Son aveu, involontaire je le crains, m'arrache un petit rire victorieux, et je ne peux m'empêcher de le charrier encore. Je me hisse sur la pointe des pieds pour poser le menton sur son épaule et susurrer. « Oh je te donne chaud Hunty chéri ? Tout à l'heure je te laisserais me p'loter dans la bagnole si tu veux. » Joueuse, je claque un baiser sur sa joue, et je repose les pieds au sol pour pouvoir le suivre jusqu'à la voiture. En fait, ce qui est plus amusant encore, c'est la façon dont il s'empêtre dans ses explications, comme un adolescent gêné par ses premiers émois. « Détends-toi, j'ai compris : tu n'es pas attiré par moi, et on est juste amis. » Il aurait dû se douter, pourtant, que son malaise allait seulement me donner envie de le titiller plus encore, et je ne promets pas de me tenir tranquille parce que c'est toujours quelque chose qui me demande beaucoup d'efforts... Or, je n'aime pas fournir trop d'efforts.

Je pousse un petit soupir en réfléchissant. « Quoi de neuf, quoi de neuf... Pas grand chose, enfin si, plein de choses comme toujours, mais c'est toujours plus ou moins pareil. Je viens de passer trois semaines en Italie, pour le boulot, je suis rentrée il y a deux jours. » Et ça ne surprendra pas Hunter, qui sait bien que je suis constamment en vadrouille. « Et toi, qu'est-ce que tu racontes ? Toujours à jouer les jolis cœurs sur Tinder ? »

« Te peloter dans la bagnole ..? » L’idée était très tentante, selon Fawkes qui se retrouvait un peu désarçonné devant ce que Lou venait de lui balancer. Bien sûr qu’en tant qu’amis de sexes masculin et féminin, ils avaient déjà exploré le corps de l’un et de l’autre mais en étaient toujours revenus à la même conclusion: Ils ne pouvaient pas s’enliser dans une relation sérieuse mais ne pouvaient pas non plus arrêter de se côtoyer. « Lou, même le plus gay des mecs sur Terre serait attirée par toi ! Dis pas d’conneries. » Il secoua la tête de droite à gauche avant de pénétrer dans la voiture.

« T’es allée en Italie et tu m’as même pas ramené d’aimant à l'effigie du pape à coller sur mon frigo ? T’es vraiment ingrate. » Il se mit à rire tout seul tandis qu’il se faufila sur la route en direction de… De: il ne savait pas. « Ouais, tu sais quand j’arrête c’est jamais bien longtemps. J’ai rencontré 2-3 nanas mais rien d’intéressant. Je sais pas si c’est moi qui devient aigri ou trop vieux mais… Les filles d’aujourd’hui sont sacrément inintéressantes, y’en a même qui sont d’une lourdeur… » Le flic leva les sourcils au ciel et prit plusieurs gorgées dans sa canette de bière. « Heureusement que l’alcool existe pour faire croire que c’est marrant ! » Depuis Liz, deux ans auparavant, Fawkes n’avait connu aucune relation sérieuse et entretenait plus que jamais son image de Don Juan des temps modernes.

La propension d'Hunter à se sentir mal à l'aise sans raison est toujours une grande source d'amusement à mes yeux, parce que pour moi, il n'y a pas de problème. On se connaît depuis très longtemps, je crois que c'est ça qui est étrange à ses yeux, et c'est sans doute pour ça qu'il a ressenti le besoin d'expliciter notre non-relation. Pourtant, nous aurions pu continuer à coucher ensemble tout en étant amis, l'idée d'une relation sérieuse avec lui ne m'a jamais effleuré l'esprit, on ne se supporterait pas l'un l'autre au quotidien. Mais je crois qu'il a besoin que les limites soient claires, quand moi j'apprécie de pouvoir les franchir. Je me contente de secouer la tête dans un petit rire, pour ne pas le mettre plus mal à l'aise qu'il ne l'est déjà.

Non, mais je t'ai ramené une bouteille de limoncello ! Enfin, je l'ai oubliée chez moi, là, mais je te la ramènerais sans faute. De toute façon ça se garde ces trucs là. Il me tire un rire à ses élucubrations. Les filles d'aujourd'hui... Putain, ouais, tu causes comme un vieux, ça y est. P't'etre que t'es plus fait pour ça Hunty. Moi, j'ai tendance à penser qu'il se perd en relations sans lendemain parce qu'il pense encore à Liz, mais je ne vais pas aller lui dire ça...

On arrive dans Beverly Hills, et je lui indique le parking dont j'avais entré l'adresse dans le GPS pour qu'il s'y gare.

« Cool, j’aime bien le limoncello ! » S’exclama le flic qui gardait un sourire sur les lèvres. Ce n’était pas compliqué de faire plaisir à Hunter, une simple attention garantissait sa satisfaction et il était si habitué à ne rien recevoir de personne qu’un simple aimant aurait suffit. « Je pense surtout qu’il faudrait que je rencontre des filles de mon âge, au lieu de me convaincre que je peux encore sortir avec des jeunes d’une vingtaine d’années qui vivent à travers les réseaux. Tu sais que j’ai installé instagram juste pour pouvoir parler à certaines. C’est quoi le truc avec instagram ? C’est mieux que les texto ? » Demanda-t-il à Lou qui était sans doute plus à la page que ce qu’il n’était.

Il se gara suite aux indications de la blonde et stoppa le véhicule avant de se tourner tout à fait vers elle. « T’as insta, toi ? Tu sais, c’est pas que je suis plus fait pour ça, je pense sincèrement que les filles aujourd’hui sont sacrément compliquées. Moi, c'est vrai, je sais pas ce que je veux. Mais tu verrais certaines ! » Il soupira avant de récupérer sa bière, retirer sa ceinture pour enfin sortir. « Bon, j’ai le droit de savoir ce qu’on va faire, maintenant ? »

Je me permets une plaisanterie un peu limite, certes, mais je ne suis pas connue pour ma mesure. « Il faudrait me dire quel alcool tu n'aimes pas, ça irait plus vite ! » Un petit soupir dépité s'échappe de mes lèvres, tandis que je dodeline de la tête avec l'air de celle qui sait tout mieux que tout le monde, ce qui est le cas. « J'arrête pas de te le dire, Hunty, je vois même pas ce que tu leur trouves à ces gamines ! Elles ont peut-être la peau un peu plus lisse, à la limite, et encore je t'assure qu'il y a des nanas de quarante ans extrêmement bien conservées. » Je n'ai jamais compris cet attrait pour la jeunesse, dans les deux sens d'ailleurs, et ma préférence a toujours été vers les hommes légèrement plus âgés que moi. On dit pourtant parfois que j'ai un tempérament d'enfant et même que je me comporte comme telle, mais il y a mine de rien une certaine maturité psychologique qui fait toute la différence à mon sens ! « J'ai déjà un mal fou avec les textos alors instagram m'en parle pas. J'ai un compte oui, mais juste pour partager des photos, je parle pas aux gens là-dessus. »

J'attends que la voiture soit garée, et le moteur coupé, pour satisfaire enfin à sa curiosité. Je me tourne à demi vers lui après avoir détaché ma ceinture, tout sourire. « Je nous ai booké un Horror Tour, Hunty ! » Ce sont des activités extrêmement connues parce que très prisées par les touristes, mais justement rarement faites par les locaux. C'est un peu comme prendre les bus qui vous font visiter la ville ou ce genre de choses, c'est normalement réservé aux étrangers.

Hunter plissa les paupières à cette pique gratuite de la part de son amie mais ne s’en formalisa pas parce que justement c’était Lou et qu’elle pouvait bien lui dire ce qu’elle voulait qu’il ne pourrait jamais réellement lui en vouloir. « Rappelle-toi le 4 juillet, y’a deux ans. Celui où j’ai vomi littéralement mes entrailles après avoir bu trop de vodka. Je te laisse deviner quel alcool je déteste maintenant ! » Après un soupir Hunter pivota quelques secondes le visage vers la blonde qui lui expliquait que les femmes plus mûres lui correspondraient mieux. « Beuh, quarante ans ? Tu veux pas que j’aille faire des speed dating en EHPAD aussi ?! Nan, nan, ma limite c’est 35, au-delà c’est hors de question, c’est une question de principe. Et puis dans ma tête j’ai encore vingt ans ! » Il était clair que le flic, si mûr était-il, conservait une âme beaucoup plus jeune que ce qu’il n’était. Contrairement aux autres hommes de son âge, il ne prétendait pas avoir envie de se poser avec une femme, des enfants, comme la société semblerait souhaiter qu’il fasse à la trentaine. « Ok, donc on est d’accord pour dire que instagram c’est de la merde pour envoyer des messages. »

Garés, Hunter attendit sagement que Lou lui explique ce que leur sortie leur réservait pour finalement soupirer. « Je m’attendais à une rave party, une soirée mondaine où on aurait fait les piques assiettes, mais pas ça. » Si Hunter n’appréciait pas spécialement les films d’horreur, il n’était pas non plus très à l’aise à l’idée d’explorer un endroit soi-disant hanté. « Quoi que tu m’as donné un petit aperçu avec ta tenue… On va voir quoi exactement ? Tu te rappelles que je déteste The grudge au moins ? » Il s’empressa de vider complètement sa bouteille de bière et la cala dans le vide poche de sa portière. « Bon ben… On y va ? Je te suis. » Fawkes sortit de la voiture pour se rendre aux côtés de la blonde pour se mettre en route.

Ven 1 Sep 2023 - 9:30

Le souvenir me revient bien évidemment en mémoire à son évocation, c'est comme un flash, il s'impose à mon esprit et me fait pouffer de rire aussitôt. « Oh merde, moi aussi j'ai été malade ce soir-là, c'est vrai... En même temps la vodka c'est très très bon quand c'est noyé dans du jus de fruits, mais ça ne pardonne pas, c'est clair... » Je suis encore loin d'imaginer, à ce stade de notre vie, que je finirais moi-même par faire du speed-dating dans un EHPAD, ou du moins un truc s'en approchant, ahem. (coucou @manny reyes) « Ca va, t'as trente-sept ans, trente-cinq c'est raisonnable. Mais vingt, ça le fait pas, elles sont trop jeunes pour toi Hunty. » Jeunes, immatures, certainement pas prêtes à se poser, et Hunter a besoin de se poser, ça lui ferait du bien, j'en suis sûre. « Tu pourrais venir à la Galerie pour rencontrer des nanas un peu plus... La trentaine, ouais, après elles ont l'air un peu coincées quand tu les vois comme ça mais on sait bien que celles-ci, c'est justement les pires ! »

Lorsque je consens enfin à lui dire ce qui l'attend, j'ai l'impression qu'il se décompose, et je ris à nouveau. « Fais pas ta chochotte, on va pas voir un film d'horreur ! On va juste faire le tour des lieux soi-disant hantés d'Hollywood. C'est rigolo, ça va être plein de touristes qui viennent vivre le grand frisson, et on va pouvoir leur fiche la trouille ! » Parce que oui, c'est ça l'aspect amusant de la soirée, enfin ! On s'extrait donc de la voiture ensemble, et je glisse une main sous son bras pour le guider avec moi jusqu'au point de rendez-vous. D'ailleurs, j'ai raison, une petite dizaine de touristes attend déjà. Ils sont tout excités, piaillent en faisant des suppositions sur les fantômes qu'ils croiseront peut-être ce soir.

Ven 1 Sep 2023 - 11:17

« Oui, moi aussi j’aimais bien le vodka pomme y’a 15 ans, maintenant je préfère des whisky trente ans d’âge sur leur lit de glaçons… Enfin soit, c’était quand même une très bonne soirée de ce que je me rappelle ! T’as déjà prévu quelque chose cette année ? Sinon, je suis dispo en soirée normalement. » Il haussa quelque peu les épaules au commentaire de Lou. Il était certain que se la jouer DiCaprio ne l’aiderait certainement pas à trouver l’âme sœur mais Lou oubliait que le but du lieutenant n’était justement pas de trouver l’âme sœur. « Des trentenaires coincées… Youhou, trop cool ! Je veux pas de trentenaire coincée, je veux juste m’amuser donc… »

Avant de sortir de la voiture, Fawkes imita la blonde et lança: « On va pas voir un film d’horreur, on va être le film d’horreur. Chouette ! » Autant Hunter n’avait peur de rien, autant il se sentait très mal à l’aise lorsqu’on essayait de lui expliquer par A + B que les esprits existaient et qu’ils étaient parmi nous. Ils marchèrent en direction d’un petit groupe de touristes et en attendant dans la file, le chasseur se pencha sur l’épaule de la jeune femme qui se tenait à ses côtés et lui lança: « J’ai pas assez bu pour être à l’aise là, t’aurais pu au moins me prévenir, tu sais que je déteste les esprits… Je vais me coller à toi comme une nana, ça te va ? » Il lâcha un rire et fit mine d’attraper fortement le bras de la blonde. Il était en réalité très content d’être là.

Lun 4 Sep 2023 - 13:55

Je roule des yeux. « Qui te parle de vodka pomme ? Un cosmo bien fait, c'est excellent, Hunter, le whisky c'est dégueulasse. » Sur ce terrain, je suis encore comme une adolescente, j'aime l'alcool lorsqu'il est noyé dans le sucre, j'en ai bien peur. Je sais bien que pour Hunter, c'est une hérésie, mais ce n'est pas une nouveauté pour lui, il me connaît trop bien. « Tu sais bien que j'ai jamais rien de prévu, j'prévois jamais rien. Tu veux que je te note dans mon agenda, Hunty ? » Je le propose sur le ton de la plaisanterie, un petit sourire amusé au coin des lèvres. « Oui, oui, je sais, t'amuser, moi aussi je veux m'amuser. Mais pas avec des gamins ! » En fait je m'amuse même beaucoup plus, lorsqu'ils sont plus âgés, hein, qu'on se le dise. Ils ont plus d'expérience, ahem.

Accrochée à son bras, je hoche vivement la tête, très enthousiaste pour ma part. « C'est exactement ça, on va être le film d'horreur, c'est pas génial ça Hunty ? Est-ce que je suis pas la meilleure de toutes les meilleures copines ? » Je pose ma main sur la sienne en haussant les sourcils d'un air intéressé. « Qui te dit que je t'ai pas emmené ici justement pour que tu te colles à moi, mh ? » Je claque un baiser sur sa joue avant de murmurer. « J'ai pensé à rouler un joint avant de venir, tu veux te détendre un peu pour être plus dans le mood ? »

Dim 10 Sep 2023 - 11:11

Hunter fronça les sourcils en essayant d’imaginer le goût d’un “cosmo”. Cocktail qu’il avait peut-être goûté une seule fois dans sa vie. « Lou, les mecs boivent pas de cocktail, déjà. » Il buvait parfois des mojito parce qu’on y sentait bien le goût du rhum, s’il était bien exécuté et que le rhum était l’alcool qu’il préférait après le whisky. Et un mojito quand il faisait très chaud, c’était particulièrement rafraîchissant. « Ouais, note-le dans ton agenda de ministre ! Je dois dire qu’on s’amuse toujours super bien ensemble et que cette année, comme je suis libre et que ça n’arrive qu’une fois tous les 3 ans, j’aimerais bien en profiter un max. Mes 2 derniers 4 juillet étaient pourris, c’est genre le jour où tous les flics détestent bosser, tu vois. » Il y avait toujours des citoyens trop bourrés, des citoyens trop en colère contre le gouvernement aussi, qui faisaient de la merde, qui dérangeaient les autres qui ne désiraient que s’amuser, également.

Être le film d’horreur était une mauvaise idée dans l’esprit du lieutenant mais il prit une inspiration pour tenter de défaire dans sa nuque qu’il avait ressentit subitement quelques secondes plus tôt. « J’aime pas les films d’horreur et encore moins être LE film d’horreur mais bon… » Il soupira en accueillant les lèvres de la blonde contre sa joue. « Tu sais, si tu voulais que je me colle à toi, suffisait de me demander. Je suis pas très regardant là-dessus, tu sais bien. » Le chasseur pouffa quelque peu avant de s’offusquer faussement. « Quoi ?! Un joint ?! Tu sais à qui tu causes ? » Il s’éclaircit la gorge et lança un sourire narquois à la blonde. « Fais péter le joint Lou chérie. »

Jeu 21 Sep 2023 - 9:22

Cette fois, je ne peux m'empêcher de rire, ouvertement moqueuse. « Hunty, les vrais mecs n'ont pas besoin de prouver leur virilité en refusant les cocktails ! Le sucre, c'est la vie, tout le monde sait ça. » C'est comme dire que les hommes ne doivent pas porter ni porter de rose, je trouve que ça vaut pour ceux qui ne sont pas sûrs de leur masculinité ! « Du coup ça veut dire que cette année, tu bosses pas pour le 4 juillet ? Je peux te faire une petite place dans mon agenda, si tu arrêtes de râler sur les activités que je propose ! » Je n'aime pas prendre de rendez-vous ou d'engagements, j'aime me laisser porter et voir à l'instant T ce que j'aurais envie de faire. En revanche, je peux toujours proposer à Hunter de m'accompagner, si ça ne le dérange pas de ne pas savoir à l'avance, justement, à quelle sauce il va être mangé !

Je secoue la tête dans un petit soupir. « Mais justement, être le film d'horreur ça fait moins peur Hunty, comme les acteurs dans les films, tu vois ? Tu flippes pas si tu sais ce qu'il va se passer... » Je papillonne des cils sans y croire une seconde quand il fait mine de s'insurger face à un peu de cannabis, et je sors le joint de ma poche, avec un briquet, pour le lui tendre. « Tu vois je suis adorable, j'ai pensé à tout, alors arrête de flipper. » Je claque un baiser sur sa joue, et nous nous rassemblons devant le guide qui agite un petit panneau rouge et noir en nous faisant signe d'approcher.