I should have bought you flowers first || Huntilly

J'ai été quelque peu secouée par notre conversation téléphonique, néanmoins avec le recul, je me dis que c'était une bonne chose que de crever l'abcès. Hunter m'a, finalement, offert ce que je n'aurais osé réclamer seule : une porte de sortie. Depuis le départ, je sens que quelque chose ne va pas, ne me convient pas. Je ne suis pas à l'aise, je ne me sens pas tout à fait moi-même, pas tout à fait naturelle non plus. Bien-sûr, Hunter est très attirant, c'est un homme gentil, intelligent, ambitieux... Il a finalement toutes les qualités que l'on peut attendre d'un homme. Je ne crois pas que ce soit lui le problème. Je crois que c'est nous, ensemble. L'alchimie ne prend pas. Et en fait, après avoir plus longuement réfléchi encore... Je crois que c'est moi, le souci. L'alchimie ne prend pas parce que je ne suis pas faite pour les relations amoureuses. Je suis faite pour être un bon petit soldat qui soigne les gens du matin au soir et qui ne fait absolument rien d'autre de ses journées.

Seulement voilà, la compagnie du blond m'est tout de même agréable, et je me suis attachée à lui. Aussi me suis-je convaincue que nous pouvions être amis, tous les deux. Alors lorsque j'ouvre la porte, et que je me retrouve nez à nez avec un bouquet de fleurs -splendide au passage- je déchante un peu. Je ne suis pas certaine que les amis soient censés s'offrir des fleurs... C'est donc avec surprise que je balbutie. « Oh. Bonsoir, Hunter. » J'ai déjà ma veste sur les épaules, ainsi que mon sac à la main, et je plisse le museau, soudain plus bien sûre de la marche à suivre. « Tu... Tu voulais entrer ? J'ai peur qu'on soit en retard... »

Je m'empare du bouquet avec maladresse, esquissant néanmoins un sourire à son intention. « Merci, elles sont vraiment très belles... Oui, tu as raison, je vais les mettre dans l'eau. » Je l'abandonne un instant sur le palier, le temps de partir en quête d'un vase, alors que je sais pertinemment que je n'en possède pas. Je n'achète jamais de fleurs, et personne ne m'en offre jamais. A défaut, je vide la carafe d'eau dans l'évier, la remplit d'une eau plus fraîche et claire, et plonge le bouquet à l'intérieur. Sur un post-it abandonné sur le plan de travail, prémices d'une liste de courses encore mince, j'ajoute « acheter vase », et je repose mon stylo. « Voilà, on peut y aller. »

J'éteins la lumière de l'appartement, le ferme à clés derrière nous, et entame la descente des trois étages qui mènent au rez-de-chaussée. « C'est vrai, moi non plus, je ne prends jamais le temps d'y aller, je ne me souviens même plus du dernier film que j'ai vu au cinéma... » En règle générale j'évite les écrans sous toutes leurs formes à cause de l'hypnotisme qu'ils exercent sur moi, mais le cinéma est encore une expérience différente parce que bien plus immersive.

Il reste galant, courtois, et avec les fleurs qu'il m'a offertes je ne peux m'empêcher de penser que ça ressemble furieusement à un rencart... Peut-être n'ai-je pas su être aussi claire que je le pensais, lorsque nous nous sommes appelés la dernière fois ? Est-ce que j'aurais dû lui dire que je préférais ne plus le voir ? Pourtant je n'avais sincèrement pas envie de le voir disparaître de ma vie... Comme souvent, les questions se bousculent dans mon esprit et je fais de mon mieux pour les tenir à distance, en essayant de ne pas m'attarder lorsqu'elles passent.

« Tout me va, le film d'action c'est très bien. » Je n'ai pas envie que repose sur mes épaules la tâche si importante de choisir le film, je me sentirais trop coupable si Hunter finit par s'ennuyer à mourir. Moi, je sais que je serais captivée quoiqu'il arrive, même si nous allons voir un véritable navet ! Je mets ma ceinture et je m'installe correctement contre le siège en attendant que le lieutenant prenne place au volant. « Je n'ai pas beaucoup vu les Marvel non plus, j'ai vraiment beaucoup de retard en ce qui concerne le cinéma... »

Bien sûr, Hunter avait entendu les paroles de Billie et il avait bien saisi qu’elle ne voulait pas de lui pour petit-ami, ou pour tout autre chose qui pouvait se rapprocher de près ou de loin à une relation plus qu’amicale. Mais il avait gardé ses principes et agissait avec elle comme il l’avait toujours fait parce que dans son crâne et entre ses clavicules, il se devait d’agir correctement avec elle. Seulement, la limite entre l’amitié et la drague était extrêmement difficile à gérer pour lui quand il s’était donné une seconde chance sans prévenir la jeune médecin.

« On regardera quand même un peu les synopsis là-bas, on sait jamais. Tu sais, j’ai pas une très grande culture cinématographique non plus ! Je suis fan de Marvel donc je me tourne automatiquement vers ces films-là, mais sinon le reste… A part les grands classiques, j’ai pas vu grand-chose. » Ses yeux étaient rivés sur la route et il se fit prudent en respectant les limitations de vitesse. S’il était habituellement loquace, le lieutenant se fit plus calme et silencieux cette fois-ci parce qu’une centaine de questions lui venaient à l’esprit à chaque fois qu’il repensait à la conversation qu’il avait eue au téléphone avec la brune. Il s’était persuadé que les choses ne se seraient jamais passées comme elles s’étaient passées s’il avait été raisonnable le soir de l’anniversaire de son collègue et s’il n’avait pas connu Ian. Malheureusement et il en était conscient, le mal était fait et il ne pouvait plus revenir en arrière. Il pouvait maintenant seulement essayer de se rattraper, et de ramer pour récupérer la confiance de Billie. Le blond n’avait pas rêvé, il s’était passé quelque chose entre eux, quelque chose d’assez fort pour qu’elle ne se sente pas obligée de couper complètement les ponts et il comptait sur ça pour lui faire peut-être changer d’avis.

J'ai une petite moue un peu désolée lorsque je confesse. « C'est pas ce que je préfère, les films de super-héros... Je trouve ça un peu redondant. » Et pourtant je suis loin de les avoir tous vus, mais je trouve que bien souvent, ça ne tient pas debout, c'est toujours la même chose, et c'est niais au possible. Si je peux choisir, j'aime lorsqu'il y a des nuances dans les films. Lorsque les gentils sont vraiment très gentils, et les méchants vraiment très méchants, ça perd un peu de son intérêt à mes yeux. Bien entendu, ça ne m'empêche pas d'être captivée lorsque j'en regarde un, mais ce sont plutôt les couleurs, les lumières de l'écran, la musique qui captent ainsi mon attention que l'histoire en elle-même. Je suis tout autant fascinée devant les publicités que devant un film, est-ce que c'est grave ?

J'ai un peu de mal, une fois en voiture, à faire la conversation, parce que je me sens un peu gênée par la situation. Pourtant, je serais peinée de savoir qu'il pense avoir quelque chose à se faire pardonner. Bien-sûr que j'ai été déçue par son comportement, mais en réalité je n'ai rien à lui reprocher réellement, il a toujours été fidèle à lui-même... C'est moi qui ait essayé de changer, je crois, et c'était une mauvaise idée de laisser Valencia m'inscrire sur Tinder si vous voulez tout savoir !

Ce n’était plus comme avant et ça ne le serait sans doute jamais plus. Hunter s’en rendit compte quand la conversation s’épuisa de manière si facile entre eux dans l’habitacle fermé de la voiture. Ca lui fit un effet désagréable entre les côtes et il s’en voulait, maintenant, d’avoir été si bête. Il se mordit l’intérieur de la joue, du côté opposé à celui de Billie et garda les yeux rivés sur la route en réfléchissant. Il était rare que des pensées parasites viennent troubler le fleuve tranquille qu’était son esprit, mais c’est ce que la brune avait suscité en lui quand elle lui avait donné le fond de ses réflexions.

Fawkes rompit finalement le silence lorsqu’il aperçut la salle de cinéma au loin. « Voilà, on est déjà arrivés. » Souffla-t-il en s’engageant sur l’immense parking qui bordait le complexe. Il trouva une place assez aisément et coupa le moteur dès qu’il eut tiré son frein à main. « Je sens déjà l’odeur des pop-corns. » Lançait-il à l’attention de la jeune médecin avant de lui assigner un léger sourire. Hunter n’était pas du genre à se laisser abattre et voyait régulièrement le positif dans le négatif. Seulement, cette fois était un peu différente parce qu’il était conscient qu’il avait merdé quelque part.

Le chemin jusqu’au cinéma se fit également assez calme et il fallut que le lieutenant se trouve à l’intérieur pour enfin retrouver un sourire digne de Hunter Fawkes. Ils se retrouvèrent face à un mur d’écrans où étaient exposés tous les films qu’il était possible de voir. « Regarde, c’est celui-ci que j’avais retenu. » Le trentenaire pointa du doigt l’affiche avec le synopsis en dessus pour que Billie puisse lire et lui donner son avis. Le film s’appelait “Le créateur” et traitait d’une guerre entre les humains et une IA. « Sinon, y’a toujours “Barbie”, si tu préfères. » Plaisanta Hunter en riant.

Je ne sais pas comment l'on est censés se comporter avec un homme que, soudain, on ne fréquente plus, mais avec lequel on a couché malgré tout. D'autant que je ne peux pas mentir en prétendant qu'Hunter ne me plaît pas, ou plus. Le problème ne s'est jamais situé du côté de l'attirance que je peux éprouver pour lui, parce que cette dernière est bel et bien intacte. C'est un homme charmant, dont le sourire devrait probablement être ajouté sur la liste des armes léthales, et dont la voix basse et grave fait toujours se hérisser doucement les cheveux sur ma nuque. Malheureusement, ou heureusement je ne sais pas, le sexe pour le sexe n'a jamais été dans mes cordes, et j'ai même cru pendant près d'un an que je serais parfaitement capable de ne plus jamais coucher avec qui que ce soit, jusqu'à la fin de mes jours. Autant dire, donc, que ce n'est pas le fait qu'il me plaise qui rend les choses compliquées. Non, c'est le fait que nous avons eu un début d'histoire ensemble, et je ne sais pas comment je suis supposée me comporter normalement à présent.

Et parce que je cumule les tares, je ne suis pas non plus très douée pour faire la conversation, aussi je ne fais pas beaucoup d'efforts pour briser le silence qui s'est installé dans l'habitacle. Fort heureusement, nous allons au cinéma, et regarder un film est une activité qui ne nécessite pas de parler. Une fois devant les affiches qui s'alignent, l'odorat déjà titillé par la douce odeur de sucre qui sature l'air, je dodeline de la tête. « Non, ton truc sur les robots ça me tente plus... » Comment ça, une IA et des robots, c'est pas la même chose ? Je suis sûre qu'il a compris ! Je désigne le comptoir. « J'ai envie de pop corn, ça te dit ? »

Bien entendu, Hunter se moque de mon incompréhension. Sans méchanceté, j'en ai parfaitement conscience, je ne crois pas qu'Hunter ait mauvais fond ou qu'il cherche à se rire de moi, mais je sais que ma façon de raisonner au quotidien est souvent... Disons surprenante pour le reste du monde. Je ne suis pas idiote, j'ai tout de même fait des études de médecine et je fais régulièrement des formations pour me tenir au courant des dernières techniques, pour ne pas perdre la main... Cependant je dois admettre que tout ce qui touche à l'intelligence artificielle me fiche un peu la trouille et j'ai du mal à intégrer ce à quoi ça pourrait ressembler, peut-être parce que je ne me penche pas trop sur le sujet. Mes connaissances se limitent aux avancées robotiques utiles à la médecine, et on me répondra donc que ça n'a rien à voir avec les IA ! Je me contente donc d'un mince sourire embarrassé tandis que nous nous éloignons en direction de la douce odeur sucrée qui sature l'air.

Je plisse le museau tandis que je réfléchis, et évidemment m'effleure l'idée que ce serait un peu étrange que de partager un paquet de popcorn. Je crois que ça enverrait un mauvais signal, et puis ça incite aux rapprochements, lorsque les mains s'effleurent par inadvertance... C'est donc avec prudence que je réponds, sur un ton néanmoins mutin pour ne pas le vexer. « Ah non si tu es du genre à tout dévorer avant même le début du film, on prend deux paquets ! » J'appuie ma plaisanterie d'un petit rire et nous passons donc commande au comptoir pour deux paquets de popcorn, salés pour ma part. En plus, je sais que nous ne sommes pas nombreux à aimer les popcorn salés, il y a de fortes chances pour que ça ne plaise pas à Hunter ! « C'est un film en 3D ? Je n'ai même pas regardé... »

Je ne peux pas nier que le rire du blond remue quelque chose dans le creux de mon ventre : je n'y peux rien, j'ai toujours été très sensible aux voix basses, graves. C'est peut-être parce que j'ai une sensibilité particulière aux bruits, le brouhaha m'incommode très rapidement, et les sons plus bas, au contraire, m'apaisent. Je suis bien plus sensible à la voix d'Hunter qu'à ses yeux, qui sont pourtant magnifiques j'en ai conscience. Bref, le rose me monte très légèrement aux joues, mais il passe inaperçu dans le rire que nous échangeons. Non, au contraire, ça m'aurait dérangée que ce soit en 3D. Comme je l'ai dit, je suis hypersensible, et pas dans le sens tendance du terme. La 3D, c'est ma hantise !

J'avance à la suite du lieutenant qui nous dégotte deux places idéales dans la salle obscure. J'aime les cinémas, leur ambiance calme et feutrée, l'anonymat que permet la pénombre. Je donne mon accord dans un sourire, et nous nous installons côte à côte, mon paquet de pop-corn ramené sur mes genoux. Contrairement à Hunter, je suis sage et ne touche pas aux pop-corn tant que le film n'a pas commencé. C'est à voix plus basse que la sienne que je réponds. Oui, je travaille demain... Et toi ?

Nos emplois du temps à tous les deux ont toujours été particulièrement chargés, et j'ai remarqué assez rapidement qu'il serait difficile de nous coordonner. Souvent, Hunter n'était disponible que le soir, très tard après son service, mais je ne peux pas lui en vouloir au vu de mes propres horaires. Seulement ça aurait dû me mettre sur la voie : une relation qui commence avec déjà tant de contraintes était forcément mal partie. Je pince donc les lèvres lorsqu'il me dit qu'il travaille demain, lui aussi, et je fais remarquer dans un sourire un peu triste. « Je ne suis pas sûre de savoir encore à quoi ressemblent de vraies vacances. » Et c'est même un petit mensonge, parce que je doute d'avoir su un jour à quoi cela pouvait bien ressembler.

Je secoue négativement la tête, lorsqu'il me propose des pop-corn, mais je tends mon paquet vers lui pour lui rendre la politesse. Non, merci, mais sers-toi si tu veux. J'esquisse un sourire chaleureux et la salle est, au même instant, plongée dans la pénombre qui marque le début prochain du film.

Je sais bien qu'Hunter et moi partageons le même amour-passion pour nos métiers respectifs, et que nous ne sommes pas souvent de ceux que l'on retrouve à se prélasser sur la plage lorsque les journées sont assez chaudes. A toutes heures, et peu importe la période de l'année, mes proches savent bien que c'est au dispensaire qu'ils ont le plus de chances de me trouver... Je suppose qu'il en va de même pour Hunter, qui s'il est souvent sur le terrain reste malgré tout dans une position similaire : jamais tout à fait en repos. On ne s'est toujours vus qu'entre deux prises de nos services respectifs, et je suppose qu'il en sera toujours ainsi. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles nous nous connaissons finalement assez peu, malgré ce que nous avons pu partager. Et on ignore tout des habitudes quotidiennes de l'autre, parce que nos rencontres sont toujours brèves. J'acquiesce dans un petit sourire. « Oui, toujours. »

L'obscurité qui baigne soudain la salle met un terme à notre conversation, et je me renfonce un peu plus confortablement dans mon siège, tournant le museau vers l'écran géant. Puisque mes popcorns semblent lui plaire, je laisse le paquet posé sur l'accoudoir pour qu'il puisse se servir s'il le souhaite : je partage volontiers.

Moi, je ne sais absolument pas comment me comporter avec lui. Je ne sais pas comment l'on se comporte avec un homme que l'on a gentiment éconduit, de la même façon que je ne savais déjà pas vraiment comment me comporter avec un homme qui me plaisait. Ce sont finalement deux situations diamétralement opposées, et pourtant toutes deux inédites à mes yeux. Je ne saurais lui donner tort : je ne suis pas très expressive, parce que j'ai besoin de me sentir à l'aise pour l'être, et ce n'est pas le cas aujourd'hui. Ce n'est pas de sa faute, il fait tous les efforts qu'il faut mais sans doute est-ce là le cœur du problème. Je crois que j'ai été prise au dépourvu par le bouquet de fleurs offert, et même avant ça par son invitation au cinéma. Ça fait finalement un peu plus de trois semaines que nous ne nous sommes pas vus, depuis l'incident avec Jlaaden. Trois semaines et demi de silence radio, de son côté comme du mien, et trois semaines durant lesquelles j'étais à dire vrai persuadée que l'on ne se reverrait plus. C'est un peu étrange désormais d'être assise dans cette salle obscure à ses côtés.

Le film qui démarre ensuite nous force au silence, tous les deux, et la séance se passe ainsi, dans notre concentration mutuelle pour ce qui défile à l'écran. Ca ne prête pas aux discussions et, puisque nous ne sommes "plus" ensemble, ça n'incite pas non plus à se peloter sur les sièges... Non pas que ç'aurait été mon genre, dans tous les cas ! Le film dure un peu plus de deux heures, ce n'est donc pas une séance interminable, mais j'ai malgré tout besoin de quelques instants pour me réacclimater à la lumière lorsque celle-ci revient baigner la salle.

J'esquisse un sourire parce que je suis un public facile, j'ai un oeil très critique sur la littérature mais beaucoup moins sur le cinéma. « Honnêtement ? J'ai plutôt bien aimé, moi... » Mon sourire s'étire, amusé, lorsque je confesse. « Mais je ne suis peut-être pas une référence en la matière, je l'admets. » J'ai moi aussi terminé mon paquet de popcorn, les deux heures quinze de visionnage m'ont permis de grignoter à mon rythme et je suis venue à bout de ces petites choses salées et addictives ! Nous descendons les escaliers, et je jette le carton vide dans la poubelle de la salle, avant de suivre Hunter à l'extérieur.

Je ne peux pas dire que sa proposition me surprend vraiment, le film ne nous a pas permis de réellement échanger tous les deux et c'est donc sans trop d'hésitation que j'accepte, dans un sourire. « Avec plaisir, où est-ce que tu veux aller ? Tu sais un fast-food m'irait très bien ! » Je le propose naturellement parce qu'il y a justement des fast-food autour du cinéma qui nous éviteraient d'avoir à reprendre la voiture.

J'acquiesce dans un sourire entendu. « Oui, je vois ce que tu veux dire, plus d'action... En fait tu es déçu de ne pas être allé voir un Marvel quoi ! » Je le taquine gentiment, mais je comprends l'attrait pour ces films de super-héros, bien qu'ils n'aient pas ma préférence. Je suis pourtant capable de passer un bon moment en les visionnant, et puis il faut admettre que visuellement c'est assez impressionnant, même si on tombe de plus en plus dans les extrêmes justement.

J'approuve son choix d'un nouveau hochement de tête, un peu soulagée je dois dire qu'il ne m'emmène pas au restaurant parce que je n'ai pas l'énergie pour quelque chose de trop guindé... Et ça ressemblerait sans doute trop à un rendez-vous galant ! Je commande comme à mon habitude des nuggets, je dis toujours que je ne mange pas de viande mais quand je ne trouve pas de nuggets végétariens je jette mon dévolu là-dessus malheureusement, des frites et un grand soda. Je trinque avec Hunter et m'autorise une gorgée avant de répondre. « Pourtant j'adore les fast-food, je crois même que c'est ce que je préfère manger. Alors forcément j'évite d'y aller trop souvent, mais... Pourquoi tu pensais que je n'appréciais pas ce genre d'endroits ? »