“ univers alternatif : a christmas world. — d. cassidy. „

Cette année encore, je n’ai pas échappé à la règle : étant petite et menue, c’est d’un air décontracté que le maire m’a demandé d’être la lutine du Père Noël. Quand j’ai signé, il y a deux ans, pour être secrétaire d’accueil à la mairie, je ne m’attendais pas à ça… Je me souviens mot pour mot de ce qu’il m’a dit “ Luce, vous êtes faites pour ce petit job, les enfants l’année dernière vous avaient adorés ! Et en plus, on a déjà le costume à votre taille. ” Oui, gentil mais radin sur les bords.
J’ai pas su refuser.
A une semaine des fêtes je peux donc dire : ni mon sapin, ni ma décoration et encore moins le repas ne sont faits et même pas prévu dans le programme. C’est simple j’ai plus le temps.

“ Bon sang, tu fais quoi, Père Noël ?! ” Marmonné-je dans ma barbe en voyant l’heure fatidique arrivée mais toujours pas de bonhomme en rouge. On m’avait parler d’un Steve qui normalement a l’habitude d’être à l’heure, voire même en avance. Ils se sont plantés, c’est obligé. Et je fais un tour sur moi-même en pestant avant de l’apercevoir enfin. Enfin ! Je ne vais pas me ridicul… Mes yeux passe de sa tête, descendent sur ses bras —les coutures se sont envolées, le torse, mais alors quand mes iris tombent à ses pieds je plaque une main sur ma bouche pour retenir mon éclat de rire.

“ vas-y agite la cloche, Lulu ! ” cet homme respire la joie de vivre, ça fait peur…

Alors je secoue la cloche, un immense sourire aux lèvres et tous les regards d’enfants rêveurs passent du Père Noël à moi pendant une seconde ou deux puis ils m’oublient déjà. Pour ce premier bambin, je regarde la scène se dérouler mais tout va trop vite : petit garçon posé sur les genoux de l’homme en rouge, pleures en veux-tu en voilà, la panique semble traverser le regard du gentil —effrayé surtout— Père Noël. Ça t’apprendra d’être en retard ! À la première insanité, je bondis presque sur lui pour plaquer ma main sur sa bouche, le regard tendre pour le petit Hector et foudroie mon collègue.

“ Tu veux te faire virer ou quoi ?! ” chuchoté-je à son oreille pour que lui seul entende. “ On est entourés d'enfants, tu veux avoir les parents sur le dos ? Fais gaffe ! ” Sans attendre, je le libère du garçon et tente de le calmer avant de le rendre à sa mère non pas sans donner quelques petits chocolats.
La journée va être divinement mouvementée. En regard en biais vers la foule et je comprends que nos heures de travail risque de se terminer en mois si les bambins n’arrêtent pas d arriver.