HISTOIRE
Son père, Bojan, est issu d'une famille serbe militaire, traditionnaliste et sévère. Bojan s'est engagé dans l'armée dès sa majorité, et il a toujours évolué dans l'entourage des actuels Tigrovi, avant même qu'ils ne portent ce nom. Il a été envoyé à New-York en 1984 pour y rejoindre la branche des Tigrovi implantée là-bas, et il y a rencontré sa future épouse, Cennet. Zoran est leur premier enfant et sa sœur, Nives, naîtra trois ans après lui.
En 1991, ils retournent tous ensemble s'installer à Sarajevo pour y retrouver la famille de Bojan ainsi que les Tigrovi, et le siège de Sarajevo débutera l'année suivante. Zoran et sa sœur évoluent au milieu des bombardements, mais contrairement à Nives le garçon n'est pas amené à rester en retrait. S'il ne va pas à proprement parler sur le terrain, il s'entraîne néanmoins aux côtés des Tigrovi : très vite, on lui apprend à tirer, à se battre et à ne pas craindre ni la violence, ni la mort. Son père rêve pour lui d'une carrière militaire à laquelle il entend le préparer.
En 1999 pourtant, leur mère décède, assassinée par des ennemis du Klan, et Bojan prend la décision de retourner vivre aux USA pour mettre ses enfants à l'abri. Ils s'installent cette fois à LA, où les Tigrovi viennent également de s'étendre. Ici les conflits sont différents, ils opèrent entre les différents gangs qui gangrènent la ville. Bojan fait la liaison entre Sarajevo et LA, et se trouve très souvent absent. Il laisse ses enfants sous la surveillance des autres Tigrovi, jusqu'à ce qu'il estime Zoran en âge de veiller seul sur sa sœur.
Zoran poursuit son entraînement auprès des autres, mais devient cette fois une jeune recrue à part entière. Il n'est plus question, pour lui, de rejoindre l'armée : cela reviendrait à abandonner Nives à Los Angeles, et il ne peut s'y résoudre. Il interrompt donc ses études très tôt et se jette plutôt à corps perdu dans les missions qui lui sont confiées par l'organisation. Lorsqu'il atteint la majorité et que son père retourne s'installer à Sarajevo, lui confiant la garde de Nives alors âgée de dix-huit ans, Zoran est déjà un membre à part entière des Tigrovi. Il aspire à gravir les échelons et n'entend pas rester au bas de l'échelle.
A cause du décès de sa mère, et des absences répétées de son père, il intériorise une peur ancrée de l'abandon, et peine à s'attacher réellement en-dehors de son cercle familial. Les conquêtes qui partagent sa vie ne restent pas longtemps avant qu'il ne les remplace par d'autres. Au grand désespoir de son père, à presque quarante ans, il n'y a toujours pas l'ombre d'un héritier en vue dans le sillage de Zoran.