Whispers. || Slava

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Whispers. || Slava

Valery Nicholson
Valery Nicholson
Serment d'hypocrite
Avatar : Matthias Schoenaerts
Age : 46
Occupation : ancien chirurgien cardiothoracique reconverti vétérinaire. Propriétaire d'une clinique plantée à Santa Monica.
Localisation : Entre Santa Monica et Venice, où il vit. Où les Six ont leurs repères.
Affiliation : médecin des Six, l'éthique et la morale basses.
Autres :
Crédits : chandelyer (avatar et profil) | awona (signa)
   



Whispers.
@Slava Volk


L’homme esquissa un sourire énigmatique, et Valery fut irrémédiablement pris d’une envie de lui arracher. Sans un mot, sans rien ajouter au discours élogieux qu’on tenait à son encontre, il plissa les yeux pour mieux s’enserrer dans l’aura mystique que d’autres façonnaient pour lui. Le photographe économisait ses paroles depuis le début du vernissage en laissant le commissaire d’exposition s’exprimer pour lui. Dépeindre la démarche artistique à un public qui buvait les paroles ainsi rapportées et nourrissait une fascination étrange pour ce génie volontairement muet. Incrédule, le Nombre sirotait un vin californien en se rassurant ainsi : si la personnalité de leur hôte lui paraissait terne, le contenu de son verre avait au moins le mérite d’être satisfaisant.

Il avait trouvé dans la présence d’un vieux critique d’art qu’il connaissait depuis l’enfance, la compagnie nécessaire à tromper l’ennui. Le journaliste, tatoué de pied en cap de motifs tribaux ayant viré vert avec les décennies - sa notoriété lui évitait quelque scandale d’appropriation culturelle, les nouvelles générations s’empressant toujours de brandir ces termes à la première occasion sans même en saisir les concepts ou conséquences -, grattait ses impressions sur un carnet de notes froissé de pattes de mouches. De temps à autres, il relevait son nez percé de lourds anneaux métalliques pour chercher dans l’expression de Valery un avis contraire au sien.
Leurs opinions divergeaient quant à la profondeur de l’exposition. En une trentaine de clichés, l’artiste avait tenté de révéler ce que l’œil ne parvenait pas à capter : toutes les forces invisibles qui irradiaient d’objets chargés. En ésotérisme, pour certains. En superstitions, pour le médecin. Fétiches africains, barbelés ramassés aux abords des camps de la mort européens, masques funéraires sud-américains, mais également portraits de prétendus spirites gisaient là, tirés en exemplaire unique, pendus aux murs gris de la galerie d’art redécorée pour l’occasion. Chaque sujet s’était vu immortalisé dans un temps d’exposition volontairement long, faisant apparaître formes et contrastes que la vision limitée de l’homme ne pouvait apprécier autrement.

Aucune musique ne venait perturber les lieux, précisément pour que l’invisible puisse s’exprimer entre les conversations. Les pauses et silences dans les discussions se meublaient donc d’une envie de percevoir - d’entendre, en réalité - un rien de ce que l’artiste s’évertuait à montrer et démontrer. À prouver, peut-être, dans ce besoin évident de pointer du doigt ce que la science ne pouvait expliquer. Pour l’instant, d’après les inconnus qui se repaissaient des clichés. L’ouïe de Valery, quand bien même il tendait l’oreille et se concentrait sur ces ondes impalpables, ne captait cependant rien de ce que certains membres du public se targuaient d’entendre. Assourdi par sa rationalité, trop cartésien pour interpréter les signes illisibles, le blond constatait avec une amertume toute singulière les limites de ses propres croyances. Et lentement, il s’agaçait, ses pensées dérivant vers une cartomancienne dont il aurait aimé revoir les traits, ce soir, et qui avait plus d’une fois confronté ses réflexes trop terre à terre. Elle lui manquait parfois, avec sa candeur et la fragilité de ses os.

Le vétérinaire glissa un mot à l’oreille couverte d’encre du vieil ami de sa mère avant de pivoter sur ses talons. S’il restait de marbre face à une large partie de l’exposition, il devait concéder que les deux pans de murs dédiés à un projet précédent tordait ses entrailles d’un intérêt morbide. Perdue entre deux clichés principaux, une série consacrée aux levées de corps faisait se plisser les nez de dégoût. Sept ans durant, le photographe avait suivi policiers et secours dans cette tâche ingrate qui leur valait de ramasser ce que la mort laissait derrière elle. Scènes de suicide, de meurtre ou trépas naturels se découpaient là, sans artifice sur les rétines des spectateurs dont les gorges se nouaient face à une franchise brute, inattendue. Parfois crasse.
Les prunelles rivées sur le dos gonflé d’un corps féminin flottant dans l’eau, le médecin eut le réflexe immonde de se demander s’il avait vu passer ce cadavre sur l’une des tables de sa clinique, du temps où elle évoluait encore dans le monde des vivants. Des gamines oubliées par les Six, l’artiste avait dû en croiser sans le savoir, au cours de son travail.
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whispers

When will my healing come?
When will my healing come?
Alone, sinking like a stone
When will my healing come?
Alone...
au glas retentissant cantatrice mortem; sorcière murmures des morts appels des spectres; disciple naïveté désespérée apparait; fantôme slave au nom des monstres se fait voir; illuminée par lune remplacée projecteurs suintant curiosité perversité; affichage de fille volk sortant bout de son nez après tragédie hurlante; ô qu'ils sont laids ô qu'ils sont damnés, les monstrueux s'habillant beauté pour faire taire questions. s'en indiffère; cariatide éprouvée. esquissant sourire échangeant murmures; compagnie alliée l'humiliant secrètement; désespoir de jeune femme fillette s'accrochant aux espoirs éphémères mortem du frère goliath terrassé dans rue sordide. pourquoi lui ô pourquoi; lui qui n'était que soleil; fauché par l'amante de dynastie la lorgnant de trop près. voilà qu'ils sont condamnés! viciées est leurs âmes pleurant dans tombeau; larmes chaudes s'écrasant sur pierre du passé.

s'échappe à indiscrétions petit peuple; s'échappe à réalité ne tardant à la rattraper; s'échappe de sorcière discutant avec ami artiste; alors que poupée s'imprègne du mystique lieux d'autre univers; mirettes s'aventurant sur étrangetés pays parcourus quand elle n'était que chiard; ô souvenirs lointains, où sont-ils désormais? étouffés par psyché sous brouillard sordide; la mort l'appelle dans sa beauté et sa laideur; vipérine charmée par l'au-delà. et si et si, et si seulement elle pouvait le retrouver là-bas. que pater volk frémirait d'indifférence face à spectacle; arrachant maigre sourire à fille admirant froideur de l'homme pragmatique de ce monde avorté. les mirettes de l'enfant se changeant en celles du paternel; car chemin épineux elle décide de suivre; celui d'un héritage explosif; mais de ses mains fines elle seule capable de manipuler ce qui ne tardera un jour où l'autre, à détruire l'immensité.

petite mort appelle petite mort murmure; aux creux de son oreille elle peut sentir son souffle contre sa nuque; chaude et terrifiante; et si rassurante à la fois. guidée par entité supérieure; menée face à cruauté de ce monde; ceux victimes et parfois bourreaux de leurs âmes de leurs corps; violence percute et pourrait faire vomir estomac fragile; mais nymphe s'en indiffère; froideur glaciale d'une russie collant à sa peau; patrie adorée adulée voilà qu'elle devient change forme pour affronter ce que tant fuient. les bras ramenés derrière son dos; acte presque respect pudeur; envers ceux ayant trépassés. et l'un d'eux; elle ne le sait; n'est que cliché du frère arraché; chantant présence de la sœur en espérant recevoir contact du spectrum adoré. au côté d'un inconnu; voilà que l'angelot se fait entendre; chantant dans une langue la faisant frémir; cette amérique lui prenant tout. "quelle tragédie." qu'elle semblait belle; poupée désormais gonflée par eau pourrie du cadavre ayant remplacé beauté éphémère. "à votre avis, qu'est-ce qui fascine tant les gens dans la mort, pour que celle-ci soit ainsi exposée, dans son plus glorieux apparat?" presque juge; condamnant curiosité mortelle voilà qu'elle retrouve sourire étirant lippes charnues. "à la fois terrifiante et reposante." dernier souffle éternel sommeil; destiné que même glorieuse héritière ne pourra échapper; ô ils pleureront lorsque son corps sera sous terre; sa chair dorée dévorée par asticots nourrissant des vices invisibles qu'elle porte. détourne attention du spectacle sordide pour s'attarder sur visage compagnon éphémère; l'éphèbe lui rappelant jumeaux volk; visage tiré par rides fatigues et yeux clairs suspicieux. ne se laissant bercer que par réalité esprit étriqué; n'est-elle pas de même famille; celle qui pourtant s'attarde aux murmures du golem racontés par magicienne? "vous ne semblez pas très convaincu par cette exposition. vous êtes du genre cartésien, n'est-ce pas?" esprit s'illumine; voilà qu'elle s'amuse à décrypter l'homme sans jamais devenir insultante; l'art trouble appris auprès d'un paternel habile. "chirurgien? ou dans un domaine scientifique je dirais. une belle carrière avec vous sans nul doute." pourrait-elle, si elle le voulait, dessiner de sa plume macabre la vie de l'inconnu. ou peut-être n'est-elle, elle-même que fausse sorcière; ne jouant qu'avec chance et pourcentages? mathématicienne d'un chaos silencieux ambiant; étouffant sa poitrine mais dont elle refuse de se libérer. flattant ego masculin dont elle ne connait pourtant rien. secoue doucement tête; se reprenant dans politesse. "veuillez m'excuser pour mon impertinence et mon manque flagrant de politesse; vladislava volk, heureuse de vous rencontrer." et elle chante, son identité, roucoulant fierté ce prénom offert et ce nom glorieux faisant frémir plus courageux; l'empire volk imprenable; pourtant frappé de tragédie ambiante.
by delirium






Valery Nicholson
Valery Nicholson
Serment d'hypocrite
Avatar : Matthias Schoenaerts
Age : 46
Occupation : ancien chirurgien cardiothoracique reconverti vétérinaire. Propriétaire d'une clinique plantée à Santa Monica.
Localisation : Entre Santa Monica et Venice, où il vit. Où les Six ont leurs repères.
Affiliation : médecin des Six, l'éthique et la morale basses.
Autres :
Crédits : chandelyer (avatar et profil) | awona (signa)
   
Une partie de la violence et de la misère de Los Angeles s’imprimait sur les prunelles du quadragénaire. L’espace d’un instant, Valery se trouva joueur. Son regard détaillait tout sans défaillir : la souillure du sang et des fluides corporels, les traces de putréfaction, les pans de vue qui entraient parfois dans le cadre pour laisser deviner l’histoire du sujet. Ce qu’il y avait avant le corps. Avant la mort. Bras croisés sur son torse en signe de réflexion, il ne cillait pas. On avait vu pire. Fait pire. L’admiration n’en était pourtant pas moins palpable ; complète, même, face à cet aspect de la réalité que si peu voulaient imaginer.

« quelle tragédie. »

La plainte à ses côtés le tira de sa contemplation. Le blond tourna à peine lez nez pour détailler la silhouette de velours qui venait de se glisser à sa hauteur avec une discrétion de courant d’air.

« à votre avis, qu’est-ce qui fascine tant les gens dans la mort, pour que celle-ci soit ainsi exposée, dans son plus glorieux apparat? »

Le Six poussa un soupir muet, à mi-chemin entre l’amusement et l’entente, qui fit frémir ses épaules.

« à la fois terrifiante et reposante. »

Elle lui fit l’effet d’un spectre. D’une âme qui s’était tenue un jour aux frontières de la mort et la regardait à présent avec une appréhension envieuse. D’une gamine perdue dans ses fantaisies les plus sombres. Peut-être avait-elle consommé trop de films d’épouvante lorsqu’elle était enfant - était-elle seulement adulte aujourd’hui ? Leurs ténèbres avaient dû s’accrocher à sa peau. Elle dégageait à présent un parfum d’ombre. Une aura froide, poisseuse et intrigante de scène gothique, qui l’intrigua immédiatement. L’attira presque.

« vous ne semblez pas très convaincu par cette exposition. vous êtes du genre cartésien, n’est-ce pas?
- On dira ça. »

Dieu-créateur, à défaut. Qui avait autrefois tenu des vies entre ses mains, fait des pieds de nez à la Camarde, bien souvent refusé de laisser la mort s’exprimer à travers ses gestes chirurgicaux. Mais certaines existences trop fragiles n’avaient pu être protégées éternellement par la médecine et l’expérience.

« chirurgien? »

Il tiqua légèrement, son œil gauche tressautant. Valery raidit la nuque avant de pivoter le visage vers l’inconnue. Il la décrivit de haut en bas, longeant les courbes frêles de son corps, sondant ses yeux perçants, tentant de se rappeler qui elle était. Quelle connaissance en commun avait pu lui vendre les secrets de sa carrière passée. Tous les médecins n’avaient pas leur profession tatouée au travers de l’âme.

« ou dans un domaine scientifique je dirais. une belle carrière avec vous sans nul doute. »

Son sourcil s’arqua de cisconspection, alors qu’elle poursuivait :

« veuillez m’excuser pour mon impertinence et mon manque flagrant de politesse. vladislava volk, heureuse de vous rencontrer. »

En un battement de paupières, il retourna sa mémoire dans le vain espoir de raccrocher la jeune femme à un souvenir existant. Mais rien. Rien que son sourire gracieux et docile pour cette première rencontre, et l’éclat mutin au fond de ses yeux.

« Mentaliste ? Télépathe ? Ou est-ce que je dois simplement admettre que je suis bien moins mystérieux que je le pensais ? »

Il tendit une main dans sa direction pour répondre à sa salutation. Sans décliner son identité, le médecin plissa les paupières, la défiant de trouver son nom, puisqu’elle l’avait déjà en partie percé à jour.

« Je crois que l’homme est trop curieux pour tolérer de ne pas savoir ce qu’il y a après. Il fouine, examine, photographie, décrypte ce qu’il peut voir. On se contente de ce peu pour ne pas se sentir trop démunis. Non ? »
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